Le bus de nuit file à toute vitesse sur les routes perchées de montagne. La température baisse rapidement à cette altitude, nous pouvons récupérer des couvertures en début de voyage. Nous essayons de dormir dans ce vacarme, coincés entre les sièges qui ne sont pas vraiment à nos tailles. Certains y réussissent mieux que d’autres… Pour Olivier la nuit sera rude… très rude… avec tous ces virages, agrémentés d’une « petite » turista de bienvenue.

Jour 1

Nous débarquons à Cabanaconde vers 6h30. À peu près deux heures avant l’horaire prévu ! Olivier n’est pas en forme… Nous nous faisons de suite alpaguer pour payer le droit de passage dans le canyon, c’est censé revenir aux villages traversés. Les contrôles sont soi-disant assez aléatoires. Nous partons prendre un petit-déjeuner et aussi déposer nos gros sacs dans une petite auberge. Nous partons qu’avec un petit sac pour le trek de 3 jours.

Le ventre bien rempli (pour ceux qui peuvent manger…) nous partons pour cette première journée de marche. Ce sera uniquement de la descente pour atteindre la rivière au fond du canyon. Tant mieux pour Olivier. Onze kilomètres de marche et 1200 mètres de dénivelé. Entre quatre et cinq heures. La descente est longue pour les jambes.

Le canyon est grandiose ! Nous passons à travers des paysages variés : les pâturages en tout premier, les cultures en terrasses, puis des zones plus pentues et plus sèches avec de nombreux cactus. Et finalement pour arriver dans de la rocaille, juste au-dessus du torrent.

L’immensité du canyon nous fait nous sentir tout petit. En chemin nous voyons aussi un volcan relâcher son panache de fumée, phénomène très régulier par ici.

Nous remontons ensuite le long d’une route vers le village de Llahuar où se trouve notre hébergement pour la nuit (Llahuar Lodge), sous forme de petits cabanons. Nous profitons des sources d’eau chaude qui jouxtent l’auberge (en évitant le bassin avec les poissons morts tout de même !). C’est bien agréable de se baigner après toute cette descente. Nous alternons eau chaude et eau froide du torrent.

Le repas est simple mais bon. C’est l’occasion pour Olivier et Romain de goûter à l’Alpaga.

Jour 2

La nuit s’est bien passée malgré quelques scorpions qui ont un peu stressé Méli. Nous prenons le petit déjeuner vers 7h pour essayer de partir à la fraîche à l’assaut du canyon. Mais en fait nous trainons un peu et nous finissons par être les derniers à partir 😂! Olivier va un petit peu mieux mais ce n’est encore pas ça…

C’est parti pour 4h30 de marche, en gros 2 heures de montée, 1h de plat et 1h de descente. Dès Llahuar un chien nous accompagne, il nous suivra jusqu’au village de Sangualle, une oasis au fond du canyon où nous avons prévu de passer la nuit.

Un chemin monte en lacets à travers les cactus et les cultures depuis Llahuar. Le chien connaît tous les passages et raccourcis. Nous passons par deux villages avant de rejoindre un court moment la route puis de monter au mirador d’Apacheta. C’est là que nous déjeunons, l’ananas qu’Olivier transporte depuis 2 jours 😅! Il est excellent !

Olivier et le chien en profitent pour faire la sieste, Romain lit un peu et Méli prend des photos. Et puis le condor passa. Un superbe condor, juste au-dessus de nos têtes, grandiose !

Du mirador nous pouvons voir le chemin qui nous reste à parcourir jusqu’à l’oasis et celui du lendemain, qui paraît un peu mortel, la remontée sur Cabanaconde. Il ne faut pas trop le regarder celui-là.

Le plat fait du bien, même si c’est en plein soleil, avant la descente sur l’oasis qui nous attire avec toutes ses piscines. Méli donne un peu d’eau au chien avant la descente.

Au milieu de la descente nous achetons un peu d’eau à un papy qui nous dit la vendre moins cher qu’en bas (c’est vrai !). Tout est plus cher dans les villages reculés du fond du canyon. Des ânes nous dépassent à un moment, ce sont eux les plus travailleurs ici.

Nous allons nous renseigner à la première auberge en arrivant dans le village, Oasis Paraiso Ecolodge. Il a un chouette jardin avec une jolie piscine et des petites cabanes comme la veille. 20 soles (moins de 6 euros) par personne pour la nuit dans une chambre pour 3, banco !

Au total nous avons fait plus de 11km mais surtout 746m de dénivelé positif et 586m de dénivelé négatif.

Nous profitons de la piscine, parfait pour détendre les jambes, avant que le soleil ne se cache. Petit quatre-heure/apéro frites avant le repas du soir prévu pour 19h30.

Nous rencontrons 2 françaises bien sympa, Agathe et Elisa avec qui nous prenons le dîner. Plutôt pas mal d’ailleurs le repas, bien complet pour seulement 15 soles par personne. C’est un meilleur rapport qualité-prix que la veille, mais c’est sûr qu’il y a plus de concurrence à Sangualle.

Il y a encore des scorpions dans les sanitaires mais pas dans la chambre après une petite inspection de Méli. C’est bon pour une petite nuit jusqu’à 4h35.

Jour 3

Pour l’anniversaire d’Olivier aujourd’hui le programme est le suivant : levé à 4h45, 1000m de dénivelé positif en 5km de remontée jusqu’à Cabanaconde, le but était d’arriver à chopper le bus de 9h pour Chivay où nous attend notre bus pour Puno à 13h. L’auberge est bien sympa de nous préparer le petit-déjeuner pour 4h45 d’ailleurs.

En général les marcheurs partent d’ici à la nuit pour éviter les grosses chaleurs dans le canyon.

Olivier va mieux, déjà ça c’est bien ! Au rythme de Méli nous mettrons 2h20 pour arriver en haut. Les garçons auraient pu le faire en 1h30. La moyenne étant de 3h Méli est déjà contente. Au départ la montée se fait sous la lumière de la lune et puis très rapidement le ciel s’éclaircit.

Nous ne sommes dépassés que par les personnes qui remontent sur les ânes. Un de ces ânes manque de peu de faire tomber Méli de la falaise, une glissade heureusement sans conséquences.

Le bus que nous prenons pour rejoindre Chivay est blindé. Nous avons de la chance d’avoir des places assises, d’autres restent debout pendant 1h30. Nous passons par le mirador Cruz Del Condor. Et nous y voyons 2 condors, sans nous arrêter par contre. Nous déjeunons à Chivay où la fête bat son plein pour la journée mondiale de l’eau. Tous les habitants du village sont là, en habits traditionnels. Ça scintille beaucoup chez les femmes, chez les hommes ce sont leurs habits de travailleurs. Et les enfants ont préparé des pancartes et portent leurs uniformes de l’école. Les femmes portent toute une cruche à eau dans le dos. Une ambiance festive où tout le monde mange sa glace ou son petit pot de gélatine, très en vogues au Pérou !

Nous profitons un peu de la fête avant de prendre le bus pour Puno, direction le lac Titicaca !