
Le trek du Salkantay, première partie
Jour 1
Nestor, notre guide, vient nous chercher en minibus à 4h30 avec un chauffeur et le cuisinier (qui, avouons-le fait un peu peur… il sent le fromage, il n’a pas dû prendre de douche depuis très lonnnngtemps). Nous rejoignons le village de Mollepata vers 6h30, c’est là que nous prenons le petit déjeuner avant de reprendre la route jusqu’à Marcoccasa à 3400m d’altitude. Nous y débutons le trek, sous la pluie. Il faut se motiver un peu !
Nos nouvelles capes de pluie vont être vite rentabilisées. Nous rencontrons le propriétaire des chevaux, Ali, qui est accompagné d’un cheval et de deux ânes, chargés de transporter les affaires et la nourriture pour 4 jours. Le trek du Salkantay fait environ 85km jusqu’au Machu Picchu. C’est une alternative plus économique et pourtant plus longue au fameux trek des incas, mais il commence à être bien emprunté ! Pour l’instant c’est la saison basse, car c’est la saison des pluies. Nous sommes donc que nous trois mais nous croiserons des groupes allant jusqu’à une quinzaine de personnes en chemin.
Pour le premier jour de marche il faut rejoindre Soray Pampa à 3900 mètres d’altitude. Il pleut souvent en chemin mais parfois une trouée dans les nuages nous permet d’apercevoir un peu du paysage. Sans pouvoir voir le Salkantay pour autant, la montagne dont le trek porte le nom, qui culmine à 6264 mètres.
En chemin Nestor nous explique plein de choses sur la flore locale et la culture quechua, descendant directement des incas, dont il est un fervent représentant. Nous ressentons tout son amour pour son pays et l’amertume qu’il ressent envers les ravages de la colonisation.
Nous croisons aussi des animaux dans les pâturages et voyons voler des faucons et des colibris.
Nous suivons un moment des canalisations fondées par les incas et nous voyons des terrasses datant aussi de cette époque pour les cultures.
Nous arrivons au camp à Soray Pampa vers 13h. Le cuisinier ne respire toujours pas la propreté mais ce qu’il nous prépare est très bon. Nous pouvons rejoindre un petit lac depuis le camp mais il pleut toujours et tout autour de nous se trouve dans les nuages du coup nous choisissons l’option sieste ! Notre premier camp est composé de petits igloos, c’est plutôt confortable !
La sieste nous amène rapidement à l’heure du repas qui est précédé d’un tea-time tous les jours vers 17h30. En effet le but est de se coucher tôt comme il est prévu que nous nous levions autour de 5h tous les jours.
Au repas Nestor nous parle des danseurs traditionnels péruviens qui dansent avec des ciseaux. C’est assez impressionnant et cela semble un peu dangereux vu que c’est aussi très acrobatique…
Jour 2
Aujourd’hui c’est la journée la plus difficile, il y a 25km pour rejoindre le prochain camp. La saison des pluies nous oblige à dormir à 2h de marche supplémentaire, le premier campement étant inondé. C’est aussi aujourd’hui que nous passons par le passage du Salkantay, à plus de 4600 mètres d’altitude ! 700 mètres de dénivelé positif donc, suivi de 1100 mètres de dénivelé négatif, une bonne journée de marche 😅 ! Aucun de nous n’a jamais randonné à cette altitude encore ! Malheureusement c’est aussi le jour où Romain a choppé la turista (vu l’hygiène du cuisinier ce n’est pas très étonnant…). Du coup c’est vraiment très dur pour lui dans la montée et il est épuisé pour le reste de la journée. Mais il nous fait ça au courage et refuse le cheval proposé par le guide sur une partie du chemin ! Bravo Romain !!
Pour Olivier et Méli c’est plus simple ! Easy Peasy pour Olivier, un peu dur au niveau du souffle pour Méli mais ça se fait bien !
La matinée jusqu’au Salkantay nous offre quelques belles trouées de ciel bleu. Pas suffisamment pour voir le Salkantay en entier mais c’est déjà ça !
Au sommet Nestor nous en explique un peu plus sur la religion Quechua, le culte de la Pachamama, la terre-mère. Les cultures andines restent très proche de la nature. Trois animaux sont sacrés au Pérou et représentent trois niveaux de conscience. Le condor représente les cieux, le paradis (aussi le futur), le puma c’est le monde terrestre (le présent), et le serpent, le monde souterrain (le passé). Le serpent représente la sagesse et la connaissance pour la culture andine, on n’est bien loin de la représentation chrétienne. Nous faisons une offrande de 3 feuilles de coca (passé, futur, présent, dans cet ordre) à la Pachamama pour se garantir un passage sûr à travers les montagnes.
Nous sommes tout prêt du Salkantay, sans pouvoir le voir entièrement. Nous entendons la roche craquer et nous voyons des avalanches. D’ailleurs le sommet est tellement raide que l’ascension de cette montagne n’a encore jamais été réalisée jusqu’au bout.
Aujourd’hui nous croisons lamas et chinchillas.
Après l’arrivée au sommet de l’étape ça se complique, ce sera pluie pluie pluie pour le reste de la journée. Nous marchons dans la gadoue et nous arrivons trempés au campement inondé pour le déjeuner. La pause fait du bien.
Après cela ce n’est encore que descente dans la boue jusqu’au deuxième campement à Collpapampa. Cette nuit nous dormons en tente, sous des abris. Il y a pas mal d’autres groupes aussi. Nous observons là nos premiers vols de colibri de près. Nous avons le droit à une heure de sommeil de plus comme nous sommes un peu en avance, ce ne sera pas du luxe pour Romain.
Jour 3
Il pleut 😅! Mais Romain va mieux ! Aujourd’hui nous disons au revoir au propriétaire des chevaux qui repart dans l’autre sens. Le cuisiner et les sacs rejoindront le prochain camp en voiture, avec quelques difficultés car la route est coupée par endroits par des glissements de terrain, fréquents durant la saison des pluies.
Nous repartons dans la boue avec nos ponchos. Au départ nous suivons des torrents et des cascades impressionnants. Nous sommes plus bas en altitude, autour de 2800 mètres, c’est la haute jungle à ce niveau. Le paradis des orchidées dont Nestor connaît un rayon. Il partage avec nous ses connaissances tout au long du chemin. Ce dernier est lui aussi coupé par des glissements de terrain en plusieurs endroits, nous ne trainons pas trop sur ces parties moins stables. Certains dégâts sont vraiment spectaculaires.
Une halte nous arrête dans une ferme. La famille qui vit ici cultive tout un tas de fruits exotiques dont des fruits de la passion délicieux que nous goûtons pour trois fois rien.
Le chemin est un peu long sur la fin, en effet nous sommes obligés de suivre la route car le sentier est impraticable à cause des glissements de terrain. Nous voyons de nombreux colibris aujourd’hui, occupés à butiner toutes les belles fleurs croisées en chemin. Et nous voyons même un nid de colibri avec 2 minuscules œufs à l’intérieur.
Au total 17km de marche et 800 mètres de dénivelé négatif, le troisième camp est à 2000m d’altitude, il fait beaucoup plus chaud ici. D’ailleurs nous avons un peu de mal à supporter les ponchos parfois, ça fait étuve !
Nous arrivons donc au campement vers 14h, le déjeuner commençait à être vraiment nécessaire. Un gros groupe est déjà là, il n’y a plus de place pour nous sous les abris du coup nous avons droit à une chambre pour tous les trois.
Une petite sieste plus tard Nestor nous emmène juste derrière le campement où se trouve une plantation de café, pour un petit tour explicatif très intéressant. Une vieille dame vit ici et s’occupe encore de la torréfaction du café à l’ancienne. Nestor nous apprend les différentes étapes de la récolte et de la préparation des grains. Nous participons à toutes les étapes jusqu’au moulinage puis nous faisons une petite dégustation. Il existe trois arbres à café, qui poussent bien mieux avec un peu d’ombre. Donc la plantation est entourée de bananier, avocatier, mandarinier…
Nous allons chez la dame pour la dégustation, dans la cuisine il y a au moins une dizaine de cochons d’Inde en liberté. Autant de futurs repas… 😥
Nous dînons et nous couchons tôt, il faut encore se lever à 5h le lendemain.
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