Jour 7 - traversée de la montagne

Beaucoup de route aujourd’hui, dans des paysages de plus en plus montagneux et désertiques, nous laissons derrière nous les dernières forêts en se rapprochant de la province du Gobi.

Premier problème de la journée : une crevaison ! Lors d’une pause nous entendons de l’air fuiter, la valve du pneu est cassée. Aucun problème pour Dawa, la roue de secours est rapidement mise en place.

Nous prenons ensuite un raccourci à travers la montagne direction des thermes. Au passage, nous nous arrêtons chez un ami de Dawa. Un jeune nomade nous accueille, ses parents sont en ville pour trois jours. Il est donc seul pour s’occuper de tous les animaux. Nous commençons à préparer le repas.

Au moment au Méli s’essaye à la fabrication des nouilles, notre jeune hôte s’écroule, victime d’une crise d’épilepsie. C’est un choc pour nous tous mais Méli garde son sang-froid et l’aide avec les moyens du bord. Cependant, il nous manque l’essentiel : de quoi stopper la crise. Heureusement, cette crise n’est pas trop longue. Il faudra encore un moment pour qu’il reprenne ses esprits. Il nous apprend qu’il est épileptique connu depuis l’enfance malheureusement sans aucun traitement, habitant trop loin du premier centre de soins (probablement aussi à cause du coût des médicaments).

Dans les montagnes, le téléphone ne passe pas. Nous partons prévenir les voisins qui vont prendre soin de lui et l’aider pour les bêtes. Dès que nous retrouvons du réseau Dawa prévient la famille.

Cet évènement soulève beaucoup de questions. Nous pensons à son avenir, que se serait-il passé si nous n’avions pas été là, s’il avait été sur son cheval ou s’il était tombé sur le poêle… Nous essayerons de prendre des nouvelles quelques jours plus tard, mais Puujee et Dawa ont été profondément choqués et sont très mal à l’aise à l’évocation de ce sujet. Nous touchons peut-être là à quelque chose de tabou. Difficile de passer à autre chose pour la fin de cette journée.

Il faudra l’invitation à diner de la femme à Dawa (passant la nuit dans sa ville natale) pour nous sortir de cette torpeur. Nous sommes extrêmement bien accueilli dans leur foyer. Une de leur belle-fille vient d’accoucher et Dawa est un tout jeune grand-père de 44 ans ! La petite fille est absolument adorable. Pour fêter ça, sa femme nous prépare une soupe traditionnelle mongole (voir prochain article), et Dawa trinque avec nous tous, avec du Cognac !

Jour 8 - ville et lac

La matinée est plutôt calme, nous la passons à l’auberge. Bayanhongor, la ville de Dawa est aussi polluée et encombrée que la capitale. Cela nous fait bizarre de retrouver l’agitation d’une grande ville perdue au milieu des grands espaces mongols. Nous faisons quelques courses et reprenons la route : direction le lac d’Orog au bord de la chaîne de montagne dominée par le sommet Ikh Bogd (3957m).

Nous arrivons au bord du lac, dans la famille qui doit nous accueillir. Le mari est parti avec la yourte d’invités et les bêtes, installer le camp d’hiver dans la montagne. Ce soir nous partagerons donc la yourte de la famille !

A notre arrivée, nous découvrons la préparation de vodka à partir de lait de chèvre. Une sorte d’alambic est fixé sur le poêle. Ce breuvage n’est pas très fort (entre 10° et 40° suivant le mode de préparation).

La yourte est plus moderne, c’est un jeune couple qui vient de s’installer. Ils vivent ici avec leurs deux jeunes garçons de 2 mois et 3 ans.

Nous passons la soirée à jouer avec l’adorable Batsuu. Il est fier de nous montrer toutes ses photos de famille, et ainsi que celles où il monte (déjà) à cheval. En retour nous lui montrons les cartes postales apportées de Lyon et les photos de son pays sur notre appareil, il est vraiment intéressé !

Avant la tombée de la nuit, nous allons aussi faire une petite balade au coucher de soleil.

Jour 9 - le sommet

Avant de partir, Batsuu vient nous dire au revoir à sa manière. C’est tellement mignon de sa part de vouloir nous rendre le cahier de coloriage que nous lui avons offert la veille. Il était la joie incarné quand il a compris qu’il pouvait le garder !

Aujourd’hui nous grimpons dans la montagne ! L’objectif est un sommet à 3500m, duquel nous pourrons profiter d’une vue sur la vallée et le reste de la chaîne de montagnes.

Nous profitons un bon moment de ce merveilleux point de vue. Romain part avec Dawa dans la neige à la recherche d’une fleur rare… mais ce ne sera pas pour cette fois.

Il fait un peu frais, ce qui ne nous empêche pas de déjeuner devant ce paysage !

Nous repartons ensuite vers le sud, pour terminer la traversée de l’autre côté de la montage. Le tour initial comprenait une nuit en tente, ici même, mais les températures de mi-septembre ne le permettent déjà plus.

Nous passons la nuit dans une toute petite ville aux portes du Gobi. Ce sont des villes de rattachement pour tous les nomades vivants aux alentours (courses, écoles, soins…).