
Safari photo à Osaka
Première étape au pays du soleil levant, une partie du voyage tellement attendue par nous deux !! Le pays rêvé de Romain ! Nous avons un vol direct de Bangkok à Osaka. Au Japon le calme prévaut la nuit, l’auberge est fermée de 23h à 7h. Après une petite course contre la montre dans l’aéroport nous arrivons à 22h58 pour le check-in, ouf ;-) ! L’auberge, Ikidane House, est au top !! Petits lits futons en dortoir nickel chrome, équipements supers et accueil au top ! Bienvenue au Japon :-) !
Pour notre première journée ici nous avions prévu une petite folie pour notre budget, un safari photo hors des sentiers battus dans Osaka avec un photographe français. Xavier nous donne rendez-vous dans le centre des affaires. Cette journée sera juste géniale, nous nous sentons d’emblée à l’aise avec lui. Nous avons plus l’impression de visiter la ville avec un pote qu’avec un “guide”. Il vit depuis cinq ans au Japon, il est marié à une japonaise et parle bien le japonais. Il est très calé sur l’histoire et surtout la culture japonaise, c’est parfait, nous voulons tout savoir !
Par respect pour le travail de Xavier, nous restons assez vague sur les lieux visités aujourd’hui.
Nous lui posons une tonne de questions tout au long de la journée, et lui nous raconte le mode de vie, les aspirations, les règles sociales si complexes de la société japonaise. Nous en apprenons aussi beaucoup sur les deux religions pratiquées par les Japonais tout en visitant les temples. Il nous emmène voir des lieux auxquels nous n’aurions jamais pu penser seul. Bref une superbe initiation au Japon dans une ambiance au top !
Nous débutons donc par le quartier des affaires, le métro pour l’atteindre est plus que blindé, c’est un monde fou qui transite par ici, dans des couloirs gigantesques et tentaculaires. La ville d’Osaka passe en effet de 2 à 8 millions d’habitants dans la journée avec les travailleurs. C’est la troisième ville du pays, plus informelle et plus cool que la belle Kyoto pas si loin de là. En effet moins belle mais plus cosmopolite, plus variée dans ses quartiers, ses modes de vie, beaucoup d’aspects parfois complètement paradoxaux du pays qui se retrouvent dans une même ville. C’est extrêmement intéressant !
Le premier Japon que nous découvrons c’est celui des salarymen, ces hommes, qui passent des heures au travail, qui ont trois semaines de vacances par an ; qu’ils ne prennent souvent pas car cela ne se fait pas. Ils ramènent l’argent à la maison, mais ne voient pas vraiment leurs enfants grandir. C’est spécial de voir comment sont organisés leurs bureaux, de grands open-space où les personnes sont installées d’un bout à l’autre suivant leur hiérarchie. Les femmes tout au début… secrétaires souvent puis que des hommes jusqu’au sommet. En effet la place des hommes et des femmes est bien définie au Japon. Les hommes existent par le travail et les femmes par le travail domestique et l’éducation des enfants. Toute autre situation serait mal vue. Même si pour “échapper” à cela on se retrouve avec un pays où les gens se marient moins et un taux de natalité à 1,3. Donc une population vieillissante…
Ces salarymen nous les voyons venir prier à un petit temple shinto au sommet des buildings. Le shintoïsme est l’une des deux religions pratiquées par les Japonais. On dit qu’ils naissent et vivent shintoïstes et qu’ils meurent bouddhistes. En effet le bouddhisme leur apporte des concepts sur la mort et toute cette “mythologie” qu’ils n’avaient pas avec le shintoïsme seul. En fait les deux religions sont pratiquées ensemble par une majorité de japonais. Il n’est pas rare de voir des temples mélangeant des éléments des deux religions dans un même lieu. Les temples shinto ont tous un thème particulier : les finances, l’éducation, l’amour, la famille, la santé…
D’ailleurs actuellement c’est la fête des enfants, shichi-go-san (7, 5, 3). On les emmène, bien habillés dans leur beau kimono, dans certains temples pour fêter le passage de certains âges : 3, 5 et 7 ans. Des âges clés au Japon historiquement (la mortalité infantile y était comme partout très élevée). Une famille nous laisse prendre quelques photos dans un autre temple où l’on vient prier pour l’éducation.
Nous nous promenons ensuite dans un vieux quartier d’Osaka aux maisons plus traditionnelles. Mais les habitats ici ont la vie dure entre les typhons et les tremblements de terre. Osaka c’est un ensemble de grandes artères très animées et dès qu’on prend les petites rues parallèles c’est un autre monde !
Nous traversons des shotengai, ce sont des allées commerçantes couvertes, là où nous sommes il n’y a presque que des locaux. C’est agréable pour s’y promener et on y trouve de tout. Il y en a une à Osaka qui fait tout de même près de 4km de long… Pratique en été avec les grosses chaleurs qu’ils ont à affronter ici. Nous passons devant des salles d’arcades, plus ou moins rétro, des salles de Pachinko, des sortes de machine à sous surtout utilisées par les personnes d’un certain âge. Ce ne sont pas vraiment des machines à sous mais plutôt à billes, s’ils en récupèrent suffisamment les joueurs peuvent les échanger contre des lots. L’ambiance y est très enfumée et bruyante. Mais c’est aussi ça le Japon, le jeu. Les plus jeunes dépensent pas mal d’argent dans des salles d’arcade, des distributeurs de goodies, le purikura (des photomatons avec des options de personnalisation multiples), et dans les derniers endroits à la mode… Xavier nous explique que les jeunes japonais peuvent faire la queue pendant des heures pour suivre ces modes éphémères. Récemment c’était les barbes à papa, maintenant c’est le bubble tea (thé aux perles de tapioca). Et ça marche aussi avec les bars, les restaurants. Nous croisons parfois des files immenses devant un tout petit stand ou un resto.
Pour se restaurer (ah, notre sujet préféré !) il y a plein de possibilités. Des restaurants, plus ou moins grands, reconnaissables par leur noren (rideaux fendus devant la porte d’entrée), aux stands de rue, en passant par les tout petits bars appelés Izakaya où l’on mange debout au comptoir (très fréquentées par les salarymen le soir pour y boire des verres). Souvent les plats sont représentés par des sampuru devant les restaurants (tout en plastique). Des représentations, que nous trouvons personnellement peu alléchante… Une des activités souvent proposées au Japon est d’apprendre à les réaliser. Et puis il y a les distributeurs, omniprésents, où l’on trouve de tout ! Du froid comme du chaud avec des soupes notamment.
Pour le midi Xavier nous emmène manger des okonomyaki, dans un petit restaurant excellent où l’on vient préparer le repas devant nous. Ce sont des sortes d’omelettes avec de la viande, des fruits de mer, cuites sur une plaque chauffante. A la fin on rajoute des sauces et du katsuobushi, “poisson dansant”, ce sont des lamelles de poissons séchées qui semblent danser avec la chaleur. C’est beau visuellement et surtout qu’est-ce que c’est bon !
L’après-midi nous poursuivons la visite par un temple bouddhiste. Ce qui permet de parler de la mort au Japon. Avant l’arrivée du bouddhisme on n’y enterrait pas les morts. Maintenant toutes les personnes sont incinérées et donc les cendres sont déposées dans des cimetières bouddhistes. Il nous explique l’organisation des tombes et leur signification.
Nous poursuivons par le quartier de Shinsekai, un quartier construit dans les années 1910 qui a pris comme modèles Paris et New York (bon il faut un peu d’imagination ;-)). Ce quartier est bien plus pauvre que ceux que nous avons visité plus au nord. Encore un autre Japon. Avec un cinéma d’un genre particulier au beau milieu.
Nous finissons la journée, toujours à boire les paroles de Xavier, dans les quartiers d’Amerikamura (lieu de la mode et du vintage) et de Dotonbori (restaurants et salle de divertissements en tout genre).
Merci beaucoup à Xavier pour cette super première journée et pour tous ses conseils pour la suite de notre voyage !
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