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Matcha à Kyoto

Changement d’ambiance à Kyoto ! Il ne nous faut même pas une heure pour rejoindre la ville depuis l’auberge de Nara en train JR. Kyoto a été capitale du Japon juste avant Tokyo pendant plus de 1000 ans, sur plusieurs périodes. C’est donc la ville des traditions, des arts, de la culture, l’âme du Japon pour les japonais. C’est une ville superbe, où des vieux quartiers restent préservés, où les geishas et les maikos (les apprenties geishas) sont encore nombreuses. Kyoto regorge de temples, de sanctuaires, de musées, de théâtres… L’ambiance y est plus guindée qu’à Osaka, plus chic, nous y aurons moins de contacts avec des japonais. Mais la ville est tellement belle que nous ne savons plus où donner de la tête. Surtout avec les couleurs de l’automne, toujours au rendez-vous !

Notre auberge pour ces 4 prochains jours est un petit ryokan (les auberges traditionnelles japonaises, dont nous reparlerons plus tard) qui a aussi quelques lits en dortoirs. Dans une vieille maison, qui donne sur un beau petit jardin, c’est très chouette. Il y a même un petit onsen (bain chaud) que nous testerons.

Nous déposons nos sacs à l’auberge avant de partir flâner dans la ville. Pour ce premier jour nous avons une cérémonie du thé dans un temple prévue en fin d’après-midi.

A midi nous déjeunons un très bon plat de ramen à Ippudo, un petit restaurant où tout le monde mange au comptoir ou sur une table commune, qui se trouve juste à côté du marché couvert Nishiki que nous visitons ensuite.

Le marché regorge de bons produits, pour certains déjà prêt à être dégustés. C’est là que nous rencontrons par hasard Jérémy, un français venu habiter pour un an au Japon avec sa femme japonaise et leurs 2 enfants. Très sympa, et très calé sur la culture japonaise évidemment, il parle aussi très bien japonais. Il nous propose de nous accompagner pour le reste de notre journée. Nous nous baladons tous les trois dans les rues, il nous donne quelques bonnes adresses et nous en apprenons plus sur la culture japonaise.

Dans le vieux quartier de Gion (là où se trouve notre auberge), il nous explique le système des geishas, qui ne sont en rien des prostituées hein ! Les geishas et les apprentis geishas, les maikos, se forment depuis leur plus jeune âge aux différents arts japonais ; la danse, la musique, l’habillement, le chant, la conversation, les jeux. Ces artistes sont également très cultivées et très élégantes bien-sûr. On loue leur service le temps d’une soirée (très cher, il faut compter dans les 500 euros) où elles viennent divertir des personnes d’une catégorie plutôt aisée. En fait le quartier de Gion concentre de nombreux cafés où l’on vient passer une soirée avec une geisha. Ce sont ces cafés qui les mettent en relation avec les clients.

Pas d’histoire de prostitution donc même si dans l’histoire du Japon ça n’a pas toujours été comme ça. Les geishas avaient alors souvent un mécène, à qui ses faveurs sexuelles étaient réservées.

Nous quittons Jérémy pour aller assister à la cérémonie du thé. Et oui vous n’allez encore pas y couper ;-) ! Nous ne pouvions pas venir au Japon sans assister au moins à une cérémonie. C’est Masumi qui nous reçoit, en kimono, au temple Jotokuji, pour plus d’une heure de cérémonie et d’explications autour du thé, dans un très joli cadre. Nous ne sommes que tous les deux pour cette cérémonie, nous pouvons donc facilement poser toutes les questions que nous voulons.

Elle nous explique d’abord comment se passe la cérémonie du thé et tous les ustensiles utilisés car celle-ci a lieu en silence et est très codifiée. Il faut des années d’étude auprès d’un maître du thé pour en devenir un et l’apprentissage continue tout au long de la vie. La cérémonie du thé a ici une importante valeur spirituelle et se rapproche d’un état de méditation ce que nous comprenons plus facilement en la voyant faire. Tous ses gestes étant réalisés avec précisions dans un très grand calme. Les grandes valeurs de la cérémonie du thé sont l’harmonie, la sérénité, la pureté et le respect des convives. Tout cela transparaît très clairement.

Ce rituel est très beau à voir ! Le thé préparé est le thé japonais ou matcha, c’est un thé vert extrêmement frais fait de feuilles de thé séchées puis broyées en une fine poudre. Il a une odeur d’herbe fraîchement coupée et il en a un peu le goût aussi. Une petite quantité récupérée avec une sorte de cuillère en bois spécifique à la préparation du thé est mélangée avec de l’eau chaude autour de 80 degrés puis fouettée énergiquement avec un petit fouet en bois pour obtenir une belle mousse en surface. Le thé est alors très léger à boire et très bon. Nous l’avons beaucoup apprécié. La cérémonie commence et finit par une petite révérence, toujours en signe de respect pour les convives.

Masumi nous offre une petite sucrerie avant que nous réalisions notre propre cérémonie. La mousse est moins belle c’est sûr 😉 ! Le but de la sucrerie, qui est traditionnellement offerte avant de boire donc, est de faire ressortir le goût du thé. Ce à quoi nous avons assisté est la version courte de la cérémonie. La version longue (qui dure trois heures) a lieu dans les maisons de thé et est précédée d’un repas entier et d’un moment de relaxation digestif dans les jardins qui jouxtent toujours ce type de maison. Ensuite vient le moment de la préparation du thé qui prend une vingtaine de minutes comme pour nous mais le matcha est utilisé en plus grand quantité pour le même type de bol (on parle de thé fort pour la cérémonie longue et de thé léger pour la courte). Un bol est préparé par convive. A la fin de la cérémonie le maître présente souvent ses instruments et leurs surnoms, il indique aussi le nom des artisans qui les ont fabriqués.

Donc la cérémonie du thé, contrairement à celle réalisée en Chine, n’est pas un acte quotidien, loin de là. Les japonais vont boire plus facilement le thé vert ou noir chinois chez eux pour un usage quotidien que le matcha. La signification et le cadre de la réalisation sont complétement différents.

Le thé a été apporté de Chine au XIIème siècle, par les moines bouddhistes partis étudiés les textes. Ce sont les samouraïs qui ont instauré la cérémonie du thé comme nous la découvrons aujourd’hui, il y a plus de 400 ans. C’est comme cela qu’ils recevaient les visiteurs, tout le monde était placé autour des tatamis (comme nous aujourd’hui) pour discuter des affaires importantes. Le thé était donc à l’époque réservé aux personnes de haut rang.

Jusqu’au jour où quelqu’un a eu pour idée d’utiliser les feuilles de thé de moindre qualité placées entre les jarres utilisées pour le transport du thé plus précieux afin d’éviter qu’elles ne se cassent 😉.

Il pleut des cordes lorsque nous sortons, ce soir ce sera crêpes à l’auberge, ça nous manquait trop 😁 !

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Commentaires

  • Christiane Foster
    le 25 janvier 2019 à 16:42

    Toujours très intéressant. Allez-vous rassembler vos photos et commentaires dans un petit livre? Et bonne année les enfants. Bises, Christiane

    • Les Frizouilles
      le 26 janvier 2019 à 01:55

      Merci ! Nous vous souhaitons aussi une excellente année à tous ! Oui on va essayer d'imprimer tout cela à la fin pour avoir comme un journal de bord, en souvenir. Bises