
Derniers jours à Kyoto
Le troisième jour sera plus tranquille comme il pleut une grosse partie de la journée. Le matin nous visitons notre quartier, un des plus anciens de la ville avec ses ruelles piétonnes, ses petites maisons et ses devantures en bois. C’est un quartier touristique donc les boutiques et les restaurants sont nombreux.
L’après-midi c’est shopping, mochis au marron (miam) et salle d’arcade avec toujours le fameux jeu du tambour qui nous fait bien délirer. Nous testons aussi le purikura, le photomaton japonais qui t’agrandit les yeux et te colore les joues 😉 ! Ça c’est la base, après il y a mille façons de customiser les photos prises, tout va très vite d’ailleurs, nous n’avons pas le temps de tout comprendre et de tout faire. Le tout sur une musique pop à fond. Nous nous sommes bien marrés ! Attention les yeux avec le résultat !
Pris dans une partie de tambours nous manquons de peu d’être en retard pour notre resto avec Jérémy, le français rencontré il y a deux jours. Nous mangeons dans un restaurant dont la spécialité est le barbecue : Chifaja Shijo-Kawaramachi. Ils ont une formule illimitée sur 90 minutes. Ce n’est pas pour ceux qui mangent lentement mais en 90 minutes on arrive à manger (ou engouffrer) pas mal de viandes et de légumes que l’on fait griller soi-même au milieu de la table. Nous pouvons appeler la serveuse (via une sonnerie) autant de fois que nous le voulons, la seule règle est de tout finir. Les desserts aussi sont en illimités, nous nous en donnons tous les trois à cœur joie 😉 ! Viandes pour les aficionados, desserts pour certaine… Et salades ☝️ !!
Nous nous baladons un peu avec Jérémy après le repas jusqu’à notre auberge. En discutant un moment avant de rentrer nous assistons à une scène un peu étrange pour nous occidentaux. Un groupe de japonais quitte un restaurant, tout le personnel (même le cuisinier) les accompagne à l’extérieur et leur font moultes révérences en les remerciant pour leur venue. Le groupe s’éloigne dans la rue mais le personnel reste dehors, jusqu’à ce qu’il ne soit plus visible. Une dernière révérence et ils rentrent enfin se mettre au chaud.
C’est vrai que ce qui caractérise les japonais dans les commerces c’est le sens du service, plutôt extraordinaire ! Cette petite scène n’en est qu’un exemple. Dans les restaurants plus classiques nous repartons toujours sous les aligato gosaimasu, repris par l’ensemble du personnel plusieurs fois. Cela nous gêne un peu d’ailleurs, nous pourrions rester plusieurs secondes à se remercier mutuellement… Le sens du service c’est aussi toutes les petites attentions pour les clients.
La culture japonaise est très complexe et nous sommes à peu près sûrs de ne pas toujours faire comme il faut. Il y a pas mal de choses qui ne se font pas que nous apprenons petit à petit : par exemple ne pas se moucher en public, ne pas planter ses baguettes dans sa nourriture (signe de mort), ne pas utiliser ses baguettes pour passer de la nourriture à quelqu’un, ne pas se verser un verre soi-même, même de l’eau… En tant que gaijin (étranger) ils nous passent heureusement pas mal de choses… Les japonais ne disent jamais non, c’est trop direct et définitif, ils vont faire comprendre que c’est difficile si vraiment ça l’est mais sans jamais prononcer ce mot. Ils ont un respect pour les autres qui est beaucoup plus prononcé que chez nous également. Ils apprennent depuis leur plus jeune âge à respecter l’humain en général et particulièrement les aînés. Tout cela et bien d’autres choses encore en font un pays extrêmement agréable à visiter.
Le lendemain nous nous levons encore aux aurores pour rejoindre cette fois Arashiyama et sa belle forêt de bambous, à une petite heure de bus du centre de Kyoto. Peu de monde à notre arrivée encore une fois mais un site moins impressionnant que celui des toriis. La balade est assez courte en fait mais il y a aussi plusieurs temples et jardins à visiter autour.
Nous repartons dans le sens de Kyoto pour aller voir le jardin zen du temple Ryôan-ji, c’est joli, le jardin représente les îles du monde sur une mer de graviers qui ondulent.
C’est beau mais ça nous a moins plu que le pavillon d’argent. Difficile de sentir l’esprit zen entourés de dizaines de collégiens qui rigolent et se chamaillent aussi 😉 ! D’ailleurs depuis que nous sommes au Japon nous nous faisons arrêter régulièrement par de petits groupes de collégiens qui ont pour exercice de poser des questions en anglais à des étrangers. Ou comment apprendre l’anglais avec des français et leur accent de rêve 😂 !
Ce qui nous plaît encore le plus ce sont les jardins autour du temple.
Nous rejoignons à pied le pavillon d’or ou Kinkaku-ji, construit en 1397 par un shogun, devenu un temple après sa mort. Le pavillon est recouvert de feuille d’or, c’est très beau au soleil. C’est aussi très touristique, nous ne sommes pas tout seul, nous retrouvons les touristes chinois, toujours à pousser pour prendre des photos 😉.
De retour dans le centre nous allons déjeuner dans un super restaurant de sushis au milieu du marché de Nishiki, Sushi Shin, absolument excellent ! Assis au comptoir en face du maître des sushis que nous regardons préparer notre repas d’une main experte. La technique est là c’est sûr et le goût aussi !
Un peu de shopping pour finir la journée, demain nous quittons Kyoto. C’est la ville de l’artisanat, kimonos, baguettes, bentos, furoshikis… Nous finissons par l’allée Pontocho, au coeur de Kyoto, complètement hors du temps.
Chaque automne les jardins et parcs des temples de Kyoto sont illuminés le soir pour profiter des belles couleurs des arbres. Les illuminations touchent à leur fin actuellement, tout comme les feuilles d’automne, mais il y a un petit temple à cinq minutes à pied de notre auberge qui est encore ouvert. Il y a de nombreux jeux de lumières sur la végétation ainsi que des projections en plein air, une petite fête des lumières japonaises (en plus nous sommes autour du 8 décembre ;-) ).
Notre dernière visite le lendemain matin est celle du musée du manga que nous ne pouvions pas louper. Un grand musée dans une ancienne école où se trouvent des centaines de milliers de volumes en libre accès, avec un coin international et une petite histoire du manga (dont les débuts remontent au XVIIIème siècle), des ateliers où nous pouvons voir des artistes à l’œuvre… Une visite intéressante, nous aurions eu plus de temps nous aurions pu y passer la journée dans les salles de lecture. Le manga est une énorme industrie au Japon, les titres les plus vendus sont adaptés à l’écran et dérivés en une multitude de produits. Ce sont ces adaptations télévisuelles et cinématographiques qui font vivre les auteurs de manga, la simple vente des livres ne suffit souvent pas étant donné le nombre d’intermédiaires nécessaires. Le plus rentable à ce jour est One Piece.
Pour finir nous nous faisons tirer le portrait par une dessinatrice de manga, Katsume, le résultat est génial 😀 ! Un beau souvenir à ramener du Japon.
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