
Les pandas de Chengdu
Cela fait deux jours que Méli est excitée comme une puce, aujourd’hui on va voir des pandas ! Il faut se lever tôt. La base de reproduction des pandas comme il l’appelle ouvre ses portes à 7h30. Et les animaux sont surtout visibles le matin, à la fraîche, quand ils se nourrissent de bambous. Le reste du temps ils dorment pour digérer tout ça ou alors ils rentrent à l’intérieur quand la température monte au-dessus de 25°C.
Le parc est facilement accessible par le métro jusqu’à Panda avenue (si, si), puis une navette gratuite (à l’aller) nous conduit à l’entrée. Il y a déjà du monde, des groupes mais rien à voir avec ce que ce sera à partir de 9h30.
Des petites navettes payantes sillonnent le parc, une queue les attend. Nous nous dirigeons rapidement jusqu’aux nurseries pour aller voir les bébés pandas au calme ! Ce sont les sites qui sont pris d’assaut un peu plus tard. C’est donc par là qu’il faut commencer la visite même si elles se situent au milieu et au fond du parc.
Le parc en lui-même est très beau, beaucoup de bambous évidemment et d’arbres. Les enclos sont assez espacés donc les visiteurs aussi. Et il y a un musée, un hôpital vétérinaire, un centre de recherches, la “cantine” des pandas où on leur prépare la nourriture…
Nous allons donc à la première nurserie. Un bâtiment entouré d’enclos où les bébés pandas sortent pour s’exercer un peu. Ils sont absolument adorables !! Et tellement pataud aussi. Comme pour les humains le développement prend du temps. Ceux que nous voyons ont à peine plus de trois mois et commencent juste à se déplacer en rampant. En vrai ça donne pas mal de cascades, roulades et autres mouvements saccadés ;-) Nous restons un moment à les observer, nous savons que ce sera beaucoup plus compliqué plus tard avec la horde de touristes qui arrive.
Ils poussent des petits cris pour communiquer, ils essaient aussi de commencer à grimper mais là c’est l’échec.
Les pandas sont en effet de très bon grimpeurs et se réfugient très souvent dans les arbres en milieu naturel pour dormir. Ils peuvent aussi aller dans des grottes mais ils se déplacent toujours sur un territoire, ils ne restent pas à un endroit précis comme les ours et ils n’hibernent pas.
Le développement des pandas prend un an et demi avant qu’ils soient capables de se nourrir que de bambous. Ils naissent sans poils, ce n’est que deux semaines plus tard que les premières tâches apparaissent. Ils ouvrent les yeux à deux mois et commencent à manger du bambou seulement à un an !
Dans la deuxième nurserie il y a des pandas encore plus jeunes, qui ne savent pas encore ramper. Ils restent juste allongés et sont tributaires de leur mère et des travailleurs du parc pour la nourriture. Une maman n’a pas la possibilité, dans la nature, de s’occuper de plus d’un bébé, donc si c’est une grossesse gémellaire elle est dans l’obligation d’en abandonner un. Au parc ils ont des couveuses pour palier à ce problème.
Ces fossiles vivants comme on les appelle (ils sont sur terre depuis 8 millions d’années) ont bien failli disparaître. En cause la perte massive de leur territoire à cause des constructions humaines. On les trouvait dans tout le sud-est de la Chine, maintenant plus que dans quelques régions montagneuses du Sichuan principalement. Ils ne sont pas plus de 2000 dans la nature actuellement. Ils vivent dans les montagnes pour la fraîcheur, souvent à plus de 2000m d’altitude, et ils redescendent un peu au moment de l’hiver.
L’autre facteur qui favorise leur disparition est leur reproduction. Ce sont des animaux solitaires donc ils se rencontrent peu, de plus la femelle est très exigeante sur son futur partenaire. Elle a aussi une période d’ovulation très courte et uniquement une fois par an. Ils ne pensent pas trop à ça non plus, étant bien occupés à manger du bambou. Avec tout ça c’est sûr que ça paraît compliqué !
Sur des millions d’années d’évolution le panda a su s’adapter ! Il est passé d’un régime carnivore à un régime végétarien l’obligeant à changer beaucoup de choses tant au niveau métabolique que physique. Il leur faut 16h dans la nature pour ingérer suffisamment de bambous (40kg !), le reste du temps ils dorment pour en métaboliser le maximum et ne pas dépenser trop d’énergie. La grossesse d’un panda est très courte, pour la même raison. Ils ont développé un 6e doigt pour tenir les bambous, une sorte de pouce. Et leur mâchoire s’est également modifiée.
Après les nurseries nous visitons tranquillement les enclos des pandas adultes, qui présentent une technique infaillible pour manger les bambous. Ils ne mangent que les parties les plus nutritives qui se trouvent en leur centre. Ils sont aussi moins maladroits quoique toujours un peu patauds.
Il y a également des pandas roux dans le parc, une autre espèce menacée d’extinction. En fait ils ne sont pas de la même famille d’animaux que les pandas. Mais ils leur ressemblent un peu, en beaucoup plus petit et félin, et se nourrissent aussi de bambous.
Le parc n’est pas qu’une nouvelle sorte de zoo. Le but de son existence est de tenter de « sauver » l’espèce. Les pandas récupérés malades ou affamés dans la nature, sont ensuite réintroduits dans une réserve naturelle. Et ils essayent depuis plus de 10 ans de relâcher de jeunes pandas nés en captivité. Les premiers essais n’ont pas tous été concluants mais il y en a maintenant plusieurs qui vivent dans leur milieu naturel. Le processus est long et les chercheurs tentent toujours de l’améliorer.
Nous quittons les lieux un peu avant midi, ravis de notre visite, des images pleins la tête. Vite, direction l’autre visite de la journée, le Bouddha géant !
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