
Les magnifiques rizières du Yunnan
Il nous faut encore un jour de voyage pour rejoindre les rizières du Sud du Yunnan, notre dernière étape avant notre passage au Vietnam, qui n’est plus qu’à quelques heures de route.
Nous ne passons pas loin de louper notre train rapide pour Kunming à cause d’un bus de ville particulièrement lent à Dali. La gare se trouve normalement à 45min de notre auberge, dans la nouvelle partie de la ville, nous mettrons 30 minutes de plus. A Kunming nous avons quelques heures d’attente (passées dans un Carrefour entre autres à la recherche de certains produits qui commencent à nous manquer).
Puis nous prenons un bus de nuit pour Xinjie. Le bus de nuit c’est quelque chose, deux rangées de couchettes superposées, où il manque 20 bons centimètres pour pouvoir allonger les jambes, une odeur prégnante de produit chimique pour traiter les draps, qui s’ajoute à l’odeur de pied comme tout le monde à l’obligation de retirer ses chaussures une fois rentré dans le bus. Mais c’est rigolo ! Pour une nuit ;-). En fait le bus arrive à destination vers 1h30 du matin mais on peut finir la nuit dans le bus si on le souhaite jusqu’à l’ouverture de la gare à 7h.
Nous poursuivons en minibus jusqu’au village de Pugao où se trouve notre auberge. L’entrée du site est payante, encore, même si en théorie ce n’est pas obligatoire, et cela permet surtout d’avoir accès à des plateformes d’observation des rizières. Ces plateformes nous ne voulons pas les faire, nous prévenons donc le chauffeur du minibus (quand on parle de minibus il faut s’imaginer une voiture de 5 ou 7 places) qui nous place à l’arrière et nous dit qu’il faudra peut-être que nous nous cachions si nous passons devant des policiers.
Nous arrivons à l’auberge sans avoir eu besoin de payer ce billet. Nous avons le droit à un super accueil de la part de Richard, le patron du Timeless Hostel où nous allons passer les trois prochaines nuits. Une superbe vue sur les rizières, dans un petit village Hani, un patron qui nous explique toutes les randos à faire dans le coin (pas besoin de guide ;-)), très sympa et passionné de photographie, une très bonne nourriture à l’auberge, peu de touristes, notre havre de paix en Chine ! Notre plus belle étape en fait 😊 !
Sur les conseils de Richard nous nous reposons le matin en attendant que le temps s’améliore. Nous faisons juste une petite balade dans le village, poules, canards, cochons, buffles, oies, chiens, tout ce petit monde se promène en liberté.
Les Hanis sont une ethnie, avec leur langue propre, ce sont eux qui ont creusé ces 17 000 hectares de rizières à flanc de montagne. Ce travail a pris des siècles. Hommes et femmes travaillent sans relâche, dans les champs ou à la construction de nouvelles maisons ou de nouvelles infrastructures pour les touristes. C’est maintenant qu’il faut venir ici, ce n’est pas encore la foire, les touristes comme nous sont assez rares.
En début d’après-midi nous partons pour une randonnée d’une dizaine de kilomètres en direction de villages voisins. Beaucoup d’enfants dans ces villages qui s’amusent à nous saluer en anglais. La balade nous offre de superbes points de vue sur les rizières.
Nous atteignons un village champignon, du nom des habitations traditionnelles des Hani. Ces maisons en torchis ont trois étages : le rez-de-chaussée pour le bétail, le premier pour la famille et le deuxième pour le grain. Leurs toits sont en paille.
Nous rentrons juste avant que la nuit tombe (18h30 ici) pour dîner à l’auberge. Richard nous conseille de mettre le réveil vers 6h30 pour aller observer le lever de soleil depuis le square du village. Nous allons nous coucher tôt après la nuit dernière passée dans le bus !
Le lever de soleil est superbe ! C’est l’heure aussi où les travailleurs se dirigent vers les rizières avec les buffles. Nous voyons les villageois redescendre les canards dans des grands paniers qu’ils portent sur leur dos. En effet il fait un peu froid la nuit pour les canards (nous sommes encore à plus de 1500m d’altitude) et ceux-ci auraient tendance à descendre trop bas s’ils les laissaient faire. Du coup le soir ils les font remonter, comme un troupeau, c’est assez rigolo à voir.
Et le matin ils les redescendent pour qu’ils se nourrissent dans les rizières. Au moment où le ciel s’embrase nous voyons arriver Richard, en courant, l’appareil photo à la main. A priori cela fait plusieurs semaines qu’il n’a pas vu d’aussi beau lever de soleil ! Nous sommes chanceux !
Pour ce deuxième jour Richard nous conseille une rando d’une petite quinzaine de kilomètres à travers les rizières, passant par plusieurs points de vue gratuits, à faire l’après-midi pour que le soleil soit assez haut pour illuminer le coin. Il nous montre tout le chemin sur l’application maps.me (indispensable pour voyager). Il nous faut prendre un minibus local pour rejoindre le départ. Toujours demander les prix dans les auberges avant, ça aide à avoir une base pour les négociations. Méli arrive à nous obtenir le prix normal après 5 minutes de pourparlers. Ces minibus s’arrêtent régulièrement en chemin pour faire monter ou descendre des passagers, ils sillonnent les villages du coin dans un sens puis dans l’autre. Pour le retour, il nous suffira de lever la main au passage d’une de ces voitures pour qu’il s’arrête s’il lui reste de la place.
C’est une nouvelle fois une super journée passée dans les rizières. La rando y passe en plein milieu et traverse plusieurs villages. Nous nous posons pour une pause goûter en haut d’une falaise qui les surplombe.
Au retour nous dégustons un super dîner à l’auberge. D’autres touristes sont là (nous étions seuls avant), qui logent pour certains dans d’autres auberges du village, attirés par le restaurant et les conseils de Richard.
Le troisième jour est plus calme que prévu, Méli ayant attrapé sa première turista. Nous allons juste observer un second lever de soleil (Méli n’ayant pas pu s’en empêcher). Nous discutons un bon moment avec deux hollandais d’une bonne soixantaine d’années qui logent aussi au Timeless. Ils traversent une partie de la Chine et du Vietnam à vélo. Ce sont des habitués de ce type de voyage. L’un d’eux parle aussi très bien français et Romain passera un moment avec eux. Méli se repose une bonne partie de la journée. Richard lui donne un thé au gingembre, un nouveau classique de la médecine chinoise pour les maux de ventre.
Le lendemain ça va déjà un peu mieux pour notre journée de voyage pour rejoindre le Vietnam. Et oui pour la Chine c’est déjà fini. Nous en partons un peu nostalgique.
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