
Le garde d'ESO
Après notre première arnaque sud-américaine (du gérant de l’hôtel ou du taxi, nous ne saurons jamais), nous louons une voiture à l’aéroport d’Antofagasta. Aujourd’hui nous allons visiter le site du VLT : le Very Large Telescope.
Projet européen avec l’aide du Chili, le VLT est l’un des observatoires astronomiques les plus perfectionnés au monde. Pour info, il est capable de distinguer la silhouette d’un homme sur la surface de la lune ! Inauguré en 1998, le VLT est situé sur le Mont Paranal (nom en ancien langage Chilien) dans le désert d’Atacama. Il est composé de dix télescopes. Chacun ayant ses propres particularités, mais pouvant tous travailler ensemble.
Mais revenons un peu au début, le mont Paranal est situé à environ 150 km au sud d’Antofagasta. Il n’est pas très loin de la côte Pacifique : 12 km à vol d’oiseau, et à une hauteur de 2635 m.
Le Chili a de nombreux avantages pour l’observation astronomique, c’est pour cela qu’il accueille de nombreux projets du monde entier. Parmi les avantages nous pouvons citer : un climat très sec et désertique, éloigné des sources de pollution lumineuse, une altitude assez haute, au-dessus d’une partie de l’atmosphère (ennemie des astronomes)… Seul inconvénient la proximité d’une faille tectonique, qui peut générer de forts tremblements de terre. Les bâtiments ont été construit en fonction.
Nous arrivons vers 14 heure à l’entrée du site. Après un contrôle rapide nous rentrons avec notre voiture dans l’enceinte. Nous sommes accueilli par notre guide pour les trois heures qui vont suivre : Gonzalo. Notre groupe (en anglais) est assez petit : six personnes au total ! Nous en profiterons pour poser de nombreuses questions à Gonzalo qui se fera une joie de nous répondre. Il est étudiant en astrophysique à Antofagasta et fait partie de l’équipe qui guide les visiteurs le week-end. Ces visites sont à réserver longtemps à l’avance !
Avant de commencer la visite, nous avons le droit à un petit film d’introduction. Il nous présente les différents télescopes de l’ESO passés, présents et futurs. Ah, et au fait ESO signifie European South Observatory. Le VLT est un des projets les plus récents. Il possède de nombreux appareils de pointe. En moyenne deux papiers et demi concernant ses résultats sont publiés chaque jour. Il est à l’origine de nombreuses découvertes scientifiques, dont la première photo d’une exoplanète.
Nous prenons nos casques puis nous nous dirigeons vers le bâtiment qui accueille les astronomes. Le VLT accueille des scientifiques des pays partenaires mais ceux d’autres pays aussi. Il est ouvert toute l’année. Tous les Docteurs en astronomie peuvent demander une place d’observation. Actuellement le VLT reçoit cinq fois plus de demande qu’il peut en accepter.
Les personnes peuvent faire deux types de requêtes : soit en présentiel, soit à distance. • présentiel : le scientifique vient sur place et participe à l’acquisition des images avec l’aide d’un opérateur. • distance : un opérateur et un astronome de l’ESO font l’acquisition et envoient ensuite les résultats. La première méthode a de nombreux avantages et un inconvénient majeur. Le scientifique peut ajuster les paramètres de l’acquisition en direct contrairement à la deuxième méthode. Par contre il est dépendant des conditions météorologiques : le vent, l’humidité, la couverture nuageuse… En moyenne sous le ciel du Chili, le VLT fonctionne 740 jours par an. Ce qui est tout de même pas mal sur une année de 365 jours. Bon en vrai c’est 340 jours d’observation !
Les astronomes de l’ESO restent sur place une partie de l’année. Ils se relaient au travail chaque semaine.
Pour le logement, ils habitent directement sur place. Ils ont une salle de musique, de cinéma, de sport, une piscine.. Les cuisines sont adaptées à leurs horaires. Les astronomes visiteurs peuvent aussi dormir sur place.
Venons-en aux télescopes ! Il y en a quatre principaux, chacun possède un miroir de 8,2 mètres. Ils sont construit selon les normes antisismiques. Et ont même un système pour les forts séismes qui bloquent les miroirs pour éviter qu’ils se cassent.
D’ailleurs les miroirs sont le fruit de plusieurs pays d’Europe pour leur fabrication. Leur acheminement a été assez compliqué… bateau jusqu’à Antofagasta, puis camion qui roule à 12km/h.
Ces gros télescopes sont secondés par 4 ATs qui peuvent se déplacer sur des rails. Il y a aussi deux autres télescopes de spectrométrie qui complète l’arsenal ! Toutes les informations sont envoyées au centre de contrôle, la lumière se déplaçant directement dans des conduits creusés sous terre.
Enfin, ce fut deux bonnes heures de visites. Nous nous sommes régalés et abreuvés de toutes ces informations !!
Au retour à Antofagasta, nous déposons la voiture à l’aéroport, et retournons en ville à la gare routière pour notre bus de nuit pour quitter le pays ! Direction le Pérou où Olivier, le cousin de Romain doit bientôt nous rejoindre !
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