On vient nous chercher en minibus à l’auberge à 6h30 pour nous conduire à la frontière. Le trajet est l’occasion de faire connaissance avec nos compagnons de voyage, tous très sympathiques : Daria et Bartek, un couple polonais, Siew Ching alias SC de Malaisie et Matteo, italien. Nous sommes tous dans la même tranche d’âge et tous branchés photographie !

Nous atteignons rapidement la frontière chilienne puis bolivienne, là nous sommes déjà à plus de 4000m d’altitude, face aux volcans. Nous prenons le petit-déjeuner ici. A la suite duquel nous rencontrons notre guide pour ces 4 prochains jours, Alzirez. Il est venu nous chercher à la frontière avec son 4x4. C’est assez rare d’ailleurs qu’un chauffeur possède son propre véhicule.

Et c’est parti pour 4 jours de paysages de folie, sur les hauts plateaux andins, aux sons de la musique bolivienne qu’écoute notre guide.

Premier arrêt : la Laguna Blanca où nous pouvons déjà observer quelques flamants roses. Les effets de l’altitude se font sentir dès que nous nous mettons en mouvement. Nous nous sentons essoufflés très rapidement. Nous commençons à mâchouiller nos feuilles de coca. L’altitude maximale d’aujourd’hui sera 5290 mètres, soit plus de 2500m de plus qu’à San Pedro.

Nous découvrons ensuite la Laguna Verde, verte donc, qui doit sa couleur à une forte concentration en cuivre.

Puis le désert de Dali qui doit son nom à sa ressemblance avec certains tableaux du maître !

Vigognes et lamas peuplent ces hauts plateaux. Daria en est fan et s’exclame dès qu’elle en voit un, c’est très drôle !

Nous arrivons à des thermes au bord de la Laguna Salada. Il y a pas mal de monde des autres tours. C’est ici que tout le monde mange pour le midi. Plutôt que d’aller faire trempette nous suivons une famille de lamas qui s’éloigne en montant au-dessus des thermes. Les suivre n’est pas évident, ils sont plus habitués que nous à l’altitude 😅.

Les thermes se vident au moment du repas. Alzirez nous a tout préparé dans une cuisine commune partagée avec les autres guides.

Pour Méli l’altitude se fait surtout sentir au prochain arrêt, nous sommes à 5000m, auprès d’une zone d’activité géothermique. Effectivement toute la zone depuis San Pedro est truffée de volcans.

Nous redescendons un peu jusqu’à la Laguna Colorada, le clou du spectacle de la journée ! Pour Méli ça va mieux mais Romain a de plus en plus mal à la tête, et cela n’ira mieux qu’en fin de journée après un cachet et un moment de repos. Pourtant nous avons bien fait tourner la coca dans la voiture ! Mais ça aura été le jour le plus difficile pour la majorité du groupe.

La Laguna Colorada est une petite merveille où vivent plusieurs dizaines de milliers de flamants roses de trois espèces : chiliens, andins et flamants de James. Elle doit sa couleur rouge à des algues dont se nourrissent d’ailleurs les oiseaux. Un lieu magique !

Nous avons encore trois heures de route jusqu’à Villa Mar où se trouve notre auberge pour la première nuit (sacrée journée de travail pour Alzirez !).

L’auberge de Villa Mar est simple mais nous pouvons prendre une douche chaude et ça c’est déjà le top. Il fait plutôt bien froid la nuit ici mais nous avons de grosses couvertures.

Le deuxième jour est celui des canyons. Nous faisons un petit tour dans Villa Mar avant de prendre la route. Nous montons un peu au-dessus du village et arrivons sur un petit enclos de lamas. Leur propriétaire arrive bientôt, tout sourire de nous voir ici observer ses bêtes, pour les conduire dans la montagne où ils vont passer la journée pour se nourrir. Elle nous autorise à les approcher de près, c’est super chouette.

Premier arrêt dans la vallée des pierres, un joli canyon fait d’une roche parfaite pour l’escalade. Nous nous en donnons à cœur joie. Romain est content de pouvoir reprendre un peu son sport favori. Au milieu des roches nous croisons des viscaches, des sortes de gros lapins à longue queue qui vivent ici (ils sont apparentés aux chinchillas). Ils nous donnent aussi des complexes, ce sont des grimpeurs nés.

Après la vallée nous rejoignons un merveilleux canyon où se trouve la Lagune Noire. Elle est aussi surnommée la Lagune Mystérieuse, la légende dit qu’un coq sortait de l’eau toutes les nuits à 2h du matin pour chanter. Une oasis au milieu de ces déserts de roche et de sable. Les lamas sont aussi nombreux ici à profiter de l’herbe et d’une petite source d’eau qui s’écoule en méandres au milieu du canyon. Un endroit magique ! Alzirez nous prépare le repas pour midi dans ce cadre naturel (un festin même) pendant que nous découvrons le coin. Nous essayons d’approcher de près les lamas, mais ce n’est pas franchement évident, même si ce sont des animaux domestiqués ! Ça reste quand même plus simple qu’avec les vigognes qui elles ne le sont pas du tout. Elles n’ont jamais pu être domestiqué, perdant l’aptitude à se reproduire à chaque essai. Du coup le gouvernement lance des campagnes tous les 2 ou 3 ans dans une région donnée où il est possible de tondre les vigognes pour en récupérer la laine. Par contre en tuer une est puni très sévèrement par la loi, ce sont des animaux protégés.

Après la balade il n’y a plus que notre petit groupe au début du canyon, nous partageons le super repas sur une jolie table en pierre. Alzirez mange avec nous pour la première fois, l’occasion d’en apprendre un peu plus sur lui et sur sa vie. Il adore son travail, il lui arrive même de partir plus de 20 jours d’affilée jusqu’en Argentine. Il a une petite fille de 8 ans, et des talents de cuisiner, son repas est succulent !

Nous passons à travers des champs de quinoa avant d’arriver au Canyon de l’Anaconda, pour la forme de la rivière qui coule au fond du canyon.

Nous faisons un petit arrêt à San Cristobal, une petite ville, avant d’arriver à Uyuni en fin d’après-midi. Nous déposons les affaires à l’hôtel, Alzirez nous a proposé d’aller voir le coucher de soleil sur le Salar d’Uyuni. Nous sommes tous bien tentés et nous pourrons même rester un peu de nuit pour photographier les étoiles. Le salar vaut bien un article à lui tout seul donc à suivre…